Quand le travail fatigue plus qu’il ne stimule…

Les difficultés des travailleurs sont toujours plus nombreuses. Elles illustrent un environnement de travail complexe où le facteur humain, souvent sous-estimé, tente de s’exprimer autrement. L’épuisement professionnel, qualifié dans la littérature de « burn-out », est l’une de ces manifestations de la dimension psychologique du travail. C’est en effet davantage la charge psychique et le climat de travail que la charge physique qui pèsent sur le travailleur. Nombre de personnes nous consultent pour cette pathologie du travail.

 Un état d’incendie intérieur…

Fréquemment amalgamé avec le stress professionnel, le « burn-out » signifie littéralement « se consumer ». Ce syndrome naît d’un déséquilibre entre des aspirations professionnelles idéalisées et les exigences et limites du travail réel. Ce décalage perçu par le professionnel traduit la confrontation de deux réalités : émotionnelle et artistique de l’individu, technique et concrète de l’environnement. Cet écart génère un état de frustration pouvant engendrer à long terme une résignation, une démotivation, voire une indifférence au travail. Le sentiment de réaliser un travail utile s’évapore alors au fil du temps et se traduit par une lassitude constante, loin de se limiter à sa seule dimension physique.

 

Ses manifestations…

Ces symptômes sont de trois types majeurs :

- une fatigue physique se manifestant, entre autres, par une diminution d’énergie, une fatigue chronique, un sentiment d’affaiblissement, de l’ennui et divers troubles psychosomatiques.

- une fatigue émotionnelle pouvant s’exprimer par un état dépressif auquel peuvent s’ajouter une diminution du niveau d’engagement professionnel et un sentiment d’impuissance, voire d’être prisonnier de la situation décriée.

- une fatigue mentale, désignée par des attitudes négatives et un sentiment de déception vis-à-vis de soi et du travail, qui tend parfois à se généraliser à l’ensemble de l’existence.

 

Analyser pour comprendre. Comprendre pour en sortir.

Véritable crise de la relation au travail, le traitement du « burn-out » requiert une analyse approfondie de la nature des liens que nous tissons avec notre travail et des réels enjeux personnels qui poussent chacun d’entre nous dans une course effrénée qui domine aujourd’hui le monde professionnel. Les solutions durables se situent donc pour nous dans la compréhension des logiques non contrôlées ou de répétition face à l’activité professionnelle ou parfois l’activisme, plutôt que dans le traitement unilatéral de ses effets. En effet, quand des personnes nous consultent pendant un épuisement professionnel tantôt pour changer d’emploi, tantôt pour des projets de développement professionnel, il nous semble d’abord préférable d’interroger les motivations diverses à toujours vouloir « en faire plus »… Dans cette optique, la crise professionnelle est davantage envisagée comme opportunité d’un profond questionnement sur soi, résumé dans une de nos formules de travail : « Changer de travail ou changer de vie ? »