LA DEPRESSION : QUAND LA DOULEUR MORALE ENTRAVE L’EN / VIE

   Présentée comme le mal du siècle (spleen, blues), la dépression traduit une grande souffrance individuelle, symbole d’un mal de vivre. Les chiffres de son évolution s’annoncent inquiétants. En 2020, La dépression pourrait occuper le 2ème rang mondial des maladies, en termes de coût global pour la société.

En tant que praticiens de la santé psychologique, nous sommes amenés à nous positionner sur cette problématique, tant individuelle que sociétale.

Au-delà d’un tableau symptomatique caractéristique, la dépression pose une réelle question existentielle.

 

Principaux symptômes

   La dépression se caractérise par divers troubles :

  • Des altérations de l’humeur articulées entre autres autour de la tristesse, de la perte d’envie, de la culpabilité, de l’insatisfaction générale, de l’irritabilité, de l’intolérance, de l’impulsivité voire de l’hostilité. Le sentiment chronique d’une douleur morale renforce le pessimisme, allié à une sensation irrépressible que le cours de la vie ne peut évoluer positivement. Les doutes assaillent également l’individu, conditionnant ainsi chacune de ses actions par une hésitation.
  • Des troubles du comportement se manifestant essentiellement par un ralentissement moteur.
  • Des signes psychosomatiques pouvant se traduire notamment par des troubles alimentaires (perte ou envol d’appétit, amaigrissement ou prise de poids…), digestifs (nausées…), cardio-vasculaires (palpitations,…), endocriniens (frigidité, impuissance…).
  • Des difficultés relationnelles marquées principalement par un isolement auto-renforcé, touchant la vie sociale, professionnelle et familiale.

 

Le tableau symptomatique s’accompagne fréquemment d’idées noires, voire morbides, pouvant donner lieu dans certains cas à un passage à l’acte tel que les conduites à risques ou le suicide.

 

Une question de sens…

   Dans le cadre de nos consultations, nous interrogeons la dépression comme une question existentielle et encourageons la personne à questionner ses choix propres de vie et à les distinguer des pseudo-choix. Ces derniers peuvent émaner de plusieurs sources :

  • Les transmissions intergénérationnelles: la loyauté trop fidèle ou au contraire le rejet du système éducatif familial peut avoir dirigé l’orientation professionnelle, le fait de fonder ou non une famille ou encore la tendance sexuelle.
  • Les pressions socioculturelles: le poids culturel ou l’environnement local impose une façon d’être et de conduire sa vie selon les normes en vigueur. La récurrence des « il faut que… », « on doit… » illustre la dominance des conventions sur les réels désirs de l’individu. Celui-ci devient alors étranger à sa propre vie. Il vit son existence comme par procuration et finit par adopter une identité d’emprunt.

 

     L’un des enjeux psychologiques pour sortir de la dépression consiste en conséquence à se dégager de ces multiples influences sociales pour revenir à l’essence même de l’individu et faire de sa nature profonde, son identité. La dépression est à concevoir comme une « prison psychologique », de laquelle l’individu cherche à s’évader. Retrouver sa liberté dépend, entre autres du travail sur soi que l’individu est prêt à réaliser et des choix qu’il est en outre en mesure de modifier puis d’assumer. Dans cette perspective, nous proposons un soutien concret dans une démarche thérapeutique, afin de permettre à l’individu de relier les symptômes à des causes tant réelles que subjectives. Il s’agit ainsi de sortir de cette spirale de l’échec qui l’accompagne, en vue de retrouver maitrise et satisfaction.