Les relations amoureuses au travail :  Atout ou risque ?

 L’environnement professionnel représente un facteur prépondérant de rencontres et de relations de proximité. Nous partageons, en effet, souvent des « codes » de communication, des cadres de référence et des sujets d’échange communs, pouvant favoriser un sentiment de familiarité. Véritable contrepied à la pression ressentie au travail, le sentiment affectif pour un collaborateur peut devenir un véritable facteur de motivation. De ce lieu privilégié de sociabilité, peuvent naître ainsi collaboration, admiration, affection, séduction,  opposition, tensions…en somme, des relations teintées d’émotions impliquant une nécessaire gestion.

 

Comment alors travailler ensemble de manière objective et rationnelle lorsqu’on est animé de sentiments affectifs ?

Comment maintenir une objectivité dans le travail ?

S’autorise-t-on à s’interpeller professionnellement sans entacher la vie privée et inversement ?

Toutes ces questions soulèvent une réalité pour un certain nombre de travailleurs qui doivent se montrer particulièrement vigilants à maintenir un équilibre général. A la manière de poupées russes, chaque pôle de vie devient ainsi imbriqué et sous-tend de gérer le passage du rapport social à la relation intime.

Cette préoccupation est d’autant plus vraie que l’environnement du travail est dominé par des relations de subordination, elles-mêmes rythmées par des intérêts individuels, sociaux et économiques, complexifiant les rapports journaliers.

 

En conséquence, lorsque l’on est confronté à l’émergence de sentiments amoureux à l’égard d’un collègue, d’un supérieur hiérarchique ou encore d’un subordonné, il importe de réfléchir activement à quelques questions clés :

 

  • Est-ce essentiellement une attirance sexuelle, un réel partage émotionnel auquel vous vous êtes progressivement attaché ou encore la réponse à un besoin de reconnaissance ?
  • Quelles sont vos attentes quant à une éventuelle relation intime ?
  • Quels sont vos rapports fonctionnels au travail ?

 

  • Etes-vous inscrit dans un rapport hiérarchique avec l’Autre ?
  • Quelle évolution entrevoyez-vous à cette relation ?
  • En cas de tension voire de conflit professionnel / privé, comment ne pas polluer la sphère non concernée ?
  • En cas de non concrétisation ou de rupture de la relation, comment envisager le passif émotionnel dans les rapports formels de travail ?

 

Des réponses plus ou moins précises à ces interrogations permettent de pouvoir se positionner personnellement et de réduire ainsi une partie de l’incertitude, source majeure de stress.

 Dans notre pratique de psychologues, nous soutenons les personnes exposées à cette problématique à répondre explicitement à ces questions en vue de maintenir ou rétablir un équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle.

 Didier Desonnay & Mylène Forte

Docteurs en Psychologie

CRI-PTOS S.P.R.L.